Sacrée manifestation ! (Ft. Joyce)

Sacrée Manifestation

Les gens n'ont plus de limite pour rien branler... feat. Joyce

Cela faisait maintenant une semaine que Marcel tournait en rond au camp, voyant jour après jour différents groupes traverser les remparts pour entamer une expédition dans la partie de l'île infestée de zombie, c'est à dire toute l'île, excepté les quelques zones tenues par des survivants. D'un côté Marcel les enviait, la liberté, pouvoir dévaliser des quartiers entiers sans risquer de représailles, c'est quand même fou comme époque !

Pendant ce temps là, notre père célibataire assistait les différents intervenants du camp. Il y a quelques jours, il tenait les outils dont avait besoin un mécanicien, mais il fit malencontreusement tomber la clé de 12 sur les  parties intimes du réparateur. Il a donc été envoyé vers les "cuisines", faisant le ménage partout dans le camping et servant des plateaux repas aux membres, mais là encore il réussit à se prendre les pieds dans des herbes sur son passage, renversant le café bouillant d'un agent de la sécurité sur son bras, l'obligeant à prendre congé quelques jours.

On peut le dire Marcel n'était pas le plus utile du camp, mais finalement, Angela fit une faveur à ce jeune papa. Cela fait quelques jours qu'il se plaignait de ne plus avoir de couches pour le petit, et il semblerait que la dirigeante du groupe entendit ses prières. Peut-être était-ce parce qu'elle supposait qu'en lui offrant cette excursion, il serait plus efficace et utile au camp ? Quoi qu'il en soit, Marcel était heureux, il pouvait enfin prendre l'air pollué de la ville en plein visage,
retourner près du béton et de tout cet amas de bâtiments entassés les uns sur les autres. En partant, le père célibataire ne put s'empêcher d'en narguer quelques uns, isolés au camping depuis bien plus longtemps que lui :

"Alors les losers ! C'est qui qui sort seul ? Papa Joubert !
- Abruti, tu ne t'es pas dit que si elle t'autorisait à sortir seul, c'est parce qu'elle espérait que tu crèves ? Que tu ne reviennes jamais en vie !?"

Marcel s'arrêta une seconde pour réfléchir avant de rétorquer le sourire aux lèvres, la main balançant pour dire au revoir :

"Haha, la jalousie te fait vraiment dire n'importe quoi ! ... LOSER !"

Sur ces dernières paroles, Marcel franchit les portes du camping, s'en allant fièrement vers la ville.

Une fois sur place, il se retrouvait là une nouvelle fois, devant ce magasin pour jeunes parents. La dernière fois, c'était il y a 5 ans, depuis toutes les fournitures qu'il avait besoin avaient été ramené par les groupes d'expéditions. Ce que Marcel ne sait pas, c'est qu'ils n'ont été qu'une seule fois au magasin, les fois d'après, ils sont partis en mission sur les ordres d'Angela, et ils n'ont fait que vider les poubelles des couches encore propres pour les emballer et les donner à Marcel comme des neufs.

Il entrait donc, après une grande inspiration de joie et de fierté, dans ce magasin, il arpentait les rayons à la recherche du graal, un nouveau biberon. Pour l'instant, étant seul et relativement silencieux, il n'avait pas encore croisé de cadavre ambulant, mais la dernière fois, c'était justement dans ce magasin qu'il en croisa. En parlant de ça, un bruit en arrière boutique se fit entendre jusqu'à l'intérieur de l'enseigne, était-ce un zombie ? Un autre survivant ? Marcel lui n'y avait pas vraiment prêté attention, même s'il restait vigilent, une fois le biberon et un paquet de couches en main, il se rendait vers la sortie, sans se poser plus de questions. Une fois devant la porte vitrée explosée, il tourna la tête, intrigué par un nouveau bruit provenant de derrière lui, il cherchait du regard, jusqu'à tomber sur cette personne :

"Euuh.... Bonjour.. Madame ?"

by lilie

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Il était sur le pas de la porte lorsqu'il entendit cette phrase qui le frappa comme la foudre sur le dernier arbre de la savane.

"Vous n'allez pas partie sans payer tout de même ?"

*Quoi ?? Comment ça ? Il faut payer ? Mais ça veut dire que les groupes d'expéditions échangent à chaque fois des ressources ou de l'argent contre ce qu'ils achètent dans la ville ? Mais... Je ne suis pas un voleur... mais je n'ai aucune ressource à échanger.. je.. comment... comment vais-je faire, mon pauvre Titouan...*

Marcel commençait à réellement paniquer en avançant vers la caisse, il ne savait pas comment réagir, comment se sortir de cette situation désastreuse. Lui qui était intimement persuadé à la base qu'il s'agissait d'une manifestation massive, au final les survivants qui l'ont amené au camp lui aurait menti ? Il n'y a aucune pandémie ? Et voilà une personne honnête et travailleuse qui ne manque pas à la tâche et qui ne manifeste pas ? Il s'avance alors près du comptoir, les larmes aux yeux, il n'avait aucune idée de quoi faire, si ce n'est être honnête et franc :

"Je suis sincèrement.. *renifle* sincèrement désolé madame... Je n'ai pas de quoi acheter ces couches mais mon enfant en a besoin !"

Marcel retirait son porte-bébé qu'il portait comme un sac à dos, dévoilant à la caissière son bébé.. Titouan, l'enfant de plastique. Il continuait son discours de victime, les yeux remplis de larmes :

"Je le savais ! Je savais que ça n'était qu'une manifestation de plus, les gens feraient tout pour procrastiner ! Mais je les ais crus ! J'ai cru ces satanés grévistes lorsqu'ils m'ont dit qu'il ne s'agissait pas d'une manifestation mais d'une pandémie mondiale !"

Il s'arrêta une seconde pour essuyer ses yeux et son nez dégoulinant de morve :

"Je suis sincèrement désolé... mais je n'ai rien pour vous acheter ces quelques couches et ce biberon... Je n'ai plus d'argent depuis quelques années maintenant, les autres du camp m'ont dépouillé..."

Il déposa les quelques fournitures sur le tapis de caisse, puis commença à prendre le chemin de la sortie, tout penaud, honteux d'avoir faillit voler un magasin. On pouvait même l'entendre en train d'essayer de rassurer Titouan en quittant les lieux :

"Ca va aller mon chéri, je vais trouver le moyen de te nourrir et de te changer, si vraiment c'est nécessaire, je te prêterai mes slips."

by lilie

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Ses jambes lui semblaient si lourdes, le poids de la culpabilité vis à vis de son fils, et de la honte et l'incompétence d'un père. Mais alors qu'il approchait la sortie, une succulente idée l'atteint, c'était celle de son interlocutrice, cette charmante vendeuse lui venait en aide ! Il se retourna alors subitement, se précipitant jusqu'au comptoir :

"C'est vrai ! Vous me laisseriez vraiment prendre tout ça si je vous aide ?"

Son visage rayonnait, les dernières larmes dans ses yeux s'effaçaient doucement, laissant place à un visage beignant dans la joie et la crédulité. Il commença par mettre les fournitures qu'il souhaitait acheter de côté, puis il déposa Titouan sur une chaise à côté, le priant de rester sage et de ne pas bouger. Il se figea ensuite une seconde, tandis qu'il s'apprêtait à aider cette nouvelle connaissance :

"Je... mais.. Je ne vais pas pouvoir travailler si je n'ai pas d'uniforme... je veux dire, il me faut un tablier ou quelque chose pour être vendeur non ?"

La simple position de Joyce derrière le comptoir suffisait à le convaincre qu'il s'agissait de la gérante du magasin, de ce fait, il ne prit même pas la peine d'analyser sa tenue. Pourtant, tout comme lui, elle ne disposait d'aucun insigne ou accoutrement particulier à l'effigie de la boutique. Marcel se retroussait déjà les manches, persuadé que son interlocutrice aurait vite une réponse pour lui assigner le rôle de magasinier. Il visualisait déjà dans sa tête tout ces cartons qu'il allait devoir ranger, aligner les produits, les mettre dans le bon sens pour que les clients puissent profiter du packaging ainsi que lire sans difficulté le nom de la marque et son contenant. Il était tellement déterminé et impliqué qu'il marmonnait dans sa barbe :

"Hmmh nemeh.. les couches..mmhhh..poire à lavement..à côté je mettrais bien...mhh..les petits bonbons.."

Il sortit de sa bulle un instant, ramenant son attention vers Joyce, la pseudo gérante, pour obtenir ses directives et avoir cette fameuse réponse sur le tablier !

by lilie

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Il attrapait fièrement le badge et l'accrochait avec engouement après avoir inscrit son nom dessus, gardant en tête cette année gratuite à la clé. C'était littéralement idéal pour lui, Marcel pensait déjà à retourner au camp des Z Killers pour régler son compte avec le groupe d'expédition lui ayant menti. Il est vraiment déterminé de retourner au camping et proclamer haut et fort que tout ça n'est qu'une mascarade et qu'il vient de gagner une année de produits gratuit. Le jeune papa saisit, le sourire aux lèvres, les quelques caisses chargées de ressources en tout genre qui ont préalablement été désignées par sa chef. Il s'apprêtait à les déplacer lorsque cet homme à l'air extrèmement fatigué rentra dans la boutique, attirant tout de suite l'attention de l'employé fraichement recruté.

*C'est fou, ce Robert qu'est ce qu'il a l'air épuisé, ça doit être plus éprouvant que ce que je pensais de travailler ici.*

Marcel affichait toujours un fier sourire tandis qu'il assistait à la scène. Plus l'action avançait, plus son visage se décomposait, jusqu'à ce que Joyce écrase son crâne et le pulvérise au sol. Le jeune père se crispa d'un coup, et s'élança vers la suite du travail, cherchant à être le plus dynamique et irréprochable possible.

*Je veux bien qu'elle se soit fait agressée et que ça soit de la légitime défense, mais là elle a quand même tué Robert parce qu'il travaillait mal je ne rêve pas ?!! ..Je... je dois aller plus vite, je ne veux pas mourir... je.. Titouan, je dois penser à lui, il faut que je le fasse pour lui !*

Tourmenté entre ses pensées héroïque et sa frayeur grandissante, Marcel continuait de faire de son mieux pour ne pas décevoir Joyce, malgré ses mains tremblantes et moites. Il sursauta lorsqu'elle s'adressa à lui, pour le nom de son enfant.

"Euh.. j... il.. c'est Rob.. EUH NON TITOUAN !! Il s'appelle Titouan ! Voilà c'est ça... hé..héhé..."

Marcel suait à grosses gouttes après son intervention douteuse et un peu maladroite. Tandis qu'il parcourait les rayons pour y positionner de nouveaux articles, il ne pouvait s'empêcher de revoir la tête de ce pauvre Robert explosant et giclant sur les murs.

*Elle vient quand même de dire que les gens étaient fous, alors que c'est elle qui vient de tuer un mec pour la simple raison qu'il a essayé de la mordre ? Parce qu'il n'était pas content de sa paye ? ... Bon dans un sens Robert, tu as déconné, si toi aussi tu as eu le droit à l'année gratuite, t'étais pas si mal payé... enfin.. je sais pas...*

Marcel devait masquer cet air si troublé et perturbé par la scène qui venait de se dérouler sous ses yeux, et il ne trouva pas de moyen plus maladroit que celui-ci :

"Et sinon tu fais quoi dans la vie.. 'Fin non... Je veux dire.. 'fin, t'as compris non ? Dans la vie en général, tu.. Enfin avant le travail quoi... et même après..finalement, tu vies non ? Je veux dire, tu as des passe-temps, des occupations ?"

Le jeune papa devenait rouge de gène, il ne savait plus ou se mettre après tant d'incohérence et de manière d'agir si bancale en publique. Il essuya son visage en appuyant sa main de son front jusqu'à sa barbe, redressant ensuite la tête en direction de Joyce, avec un large sourire.

*Ne me tues pas, pitié...*

by lilie

Sacrée Manifestation

Les gens n'ont plus de limite pour rien branler... feat. Joyce

Marcel essayait de prendre de grandes respirations, tandis qu'il continuait de travailler, débarrassant les étagères des produits périmés ou déchirés. Il écoutait Joyce qui était occupée à le manipuler, bien qu'il n'en avait pas la moindre idée. Il était plutôt dans l'optique de croire qu'il se faisait une amie, et qu'elle était occupée à se livrer à lui. Lorsqu'elle dévoila le nom de son groupe, Marcel ne réagit pas, il continuait de travailler n'ayant pas la moindre idée de qui cela pouvait être. Le père célibataire se figea une seconde, tiquant un peu sur ce qu'elle disait, il semblait troublé, ne comprenant pas vraiment ce qu'elle voulait dire.

*Ils se sont tous pris un panneau ? Ca n'a aucun sens... Je ne comprends pas, je veux bien que les manifestations sont dangereuses, m'enfin tout de même. On les voit clairement les panneaux dans la rue, ils ne seraient pas tous aussi bête pour s'en prendre un dans la tronche, et d'un coup tous penser que les zombies existent, si ?*

Il fit osciller sa tête de gauche à droite, cherchant à faire partir cette idée étrange de sa tête, préférant faire une confiance aveugle à sa nouvelle patronne aux penchants tyranniques comme avec ce pauvre Robert... Lorsqu'elle l'interrogea sur son groupe, et son avis sur l'idée de faire semblant de rester dans leur idée loufoque sur l'existence des zombies, Marcel s'exclama en se tournant dans sa direction :

"Je suis totalement d'accord !..Par contre mon jeu d'acteur est vraiment pas terrible.. je sais pas si je vais être à la hauteur de tes attentes... Mais il va bien falloir que je fasse de mon mieux ! Je n'ai pas envie de mourir à cause de ça..."

Il réfléchit une seconde, puis poursuivit :

"Et pour ce qui est de mon groupe, il s'agit des Z Killers, c'est un vrai groupe de psychopathes, tous plus persuadés que les autres que les zombies existent et qu'ils sont dangereux. Le campement se trouve au niveau du camping de Fallen... C'est quand même con non ?... Pardon, je voulais dire, un peu idiot de mettre son campement dans un camping non ? S'il y avait vraiment des zombies, c'est pas le moment de partir en vacances dans la nature, et de vivre dans des tentes ! T'imagines ? C'est comme-ci j'essayais de survivre à une invasion de morts vivants dans un hôtel de luxe ! Ca n'aurait aucun sens, c'est pas un SPA ou un restaurant gastronomique qui va me sauver d'une morsure !"

Il frappait énergiquement son gros ventre en rigolant, sous doute persuadé de sa bêtise, puis il se remit au travail, se rappelant toujours de comment avait fini Robert. Il rassembla les affaires en mauvais état ou périmées dans un carton, puis il le déposa au sol vers le fond du magasin, près de l'arrière boutique. Marcel se redressa ensuite, non loin de Joyce puis il dit d'une voix proche d'un mauvais doubleur de dessin animé :

"Hey ! Les mains en l'air, c'est un hold up ! Haha ! Je sais qui vous êtes, et vous allez tout de suite me donner toute la thune dans la caisse ou je vous fais sauter la cervelle !"

Dit-il en gesticulant comme un demeuré, cherchant tant bien que mal à se rapprocher de l'allure et du charisme d'un baron de la drogue, mais au final, se rapprochant bien plus d'un babouin bourré, ou shooté aux médocs.

"Tu penses quoi de mon jeu d'acteur ? Tu veux peut-être une mise en situation, pour te montrer comment j'agirai en rentrant au camp ?"

Il fit quelques pas en arrières, puis s'avança vers Joyce, s'accoudant au comptoir, se penchant un peu au-dessus, pour rapprocher sa tête de la sienne, jusqu'à atteindre son oreille :

"Hey ! Pssst ! Les zombies sont partout ! La prochaine fois qu'on sort du camp, attention aux panneaux !"

Avant de se redresser et de faire un clin d'oeil digne de l'un des humains les moins discrets encore en vie sur Fallen.

"Alors ?... Je suis bon ? Non ?"

by lilie